La renaissance d'Orlage

Le prince arriva quelques heures de chevauchée plus tard. Son pied le faisait un peu souffrir mais tant que la plaie de s'infectaient ni ne s'empirait, il pouvait continuer. Il était parvenu dans les terres arides. A la fontière des grandes montagnes de l'est.

Le sol y était si sec et dur que tout semblait fait d'un marbre qui s'éffitait avec le temps. Ni arbre, ni buisson, pas même un pousse ne grandissait en ces lieux sans être dévorée par les morsures ardentes du vent desertique. La hauteur de la montagne dénivelait le terrain en terrasse aux bord abruptes, mais aptes à être exploitées.

Le cheval du prince piétina nerveusement le sol sous ses pieds. Il suait, et son écume blanche semblait presque aussi abondante que les goutellete sur le front suintant du prince. Celui-ci, accablé par une chaleur à laquelle il n'était pas habitué, se tourna vers la dryade.

- Que peut-on bien faire pousser ici ? Des champs ? Des vallées verdoyantes ??? Ou une jungle ?

Il ria jaune. Une jungle était tout sauf ce dont-il avait besoin.

Le soleil était haut dans le ciel, et illuminait impitoyablement la terre, déjà désèchée, sur laquelle résonnaient le bruit des sabots de leurs chevaux.
Haydée descendit vite fait de sa monture, et observa les lieux, balayant la vallée aride de son regard vert.
Ils ne foulaient pas de la terre, mais plus une épaisse poussière, apparement formée de ce qui avait dû être, il y a fort longtemps de cela, des roches, les mêmes que celles qui composaient encore les falaises qui les entouraient.

La dryade n'en croyait pas ses yeux.
Comme une terre pouvait-elle être si déserte. Le Prince n'avait pas menti.
Alors qu'elle se baissait pour observer le sol de plus près, son compagnon parla.
Elle l'écouta distraitement, puis se redressa en secouant la tête.

- Je ne comprends pas pourquoi ces terres sont si... Si peu... Enfin si mortes !

Elle soupira, puis reprit :

- Oui, je vais faire pousser un champs... Du blé, peut-être... Je verrai... Et, il faudra recouvrir cette étendue -elle désigna un vaste plateau, derrière eux- d'herbe et d'arbres... Cependant, à long terme, j'ai peur que cet endroit redevienne un désert.

En effet, elle aurait beau faire pousser des arbres, une forêt, même, elle ne pourrait faire en sorte que ces lieux restent verts de façon durable, si ce soleil de plomb était toujours présent...
A moins d'y habiter, mais il n'en était pas question, et elle ne proposa donc pas cette solution au Prince.
Elle en trouva une autre, qu'elle lui exposa :

- Il faudrait réussir à irriguer. N'y a-t-il pas un fleuve, non loin ? Ou une quelconque sorce d'eau ? Je peux obliger une terre à être fertile, mais non au temps à être clément...

Il se mit à sourire distraitement.

- Le fleuve le plus proche est aux environs de morlagorjh. Cette solution est donc exclue. Cependant, j'ai ouï dire que les nappes d'eau dasn les sous-sols sont très importantes. Il n'y aurait qu'à faire un puit et l'eau serait expulsée par la pression... Il n'y aurait donc qu'à mettre en place des canaux... Tout un réseaux de canaux... Oh ce serait grandiose... Gigantesque !

Il sauta distraitement de sa monture et se mit à gambader sur le sol rocailleux comme s'il avait déjà s'agit d'une prairie verdoyante. Il avait bien hate que son pays devienne grandiose. Mais pour qu'il se mette au travail, il avait besoin de.. de... d'une framboise.

- Vous n'auriez pas une framboise ?

Il supposa que non face à son air attéré, puis, haussa les épaules distraitement.

- Rien que de l'eau, de la terre riche et... des plantes !!! La température fera le reste. Vous... Vous savez creuser des puits ?

Il se tourna vers elle avec un joie et une ambition non dissumulée par l'air enthousiate peint et presque gravée sur son visage.

Elle l'écouta avec attention. Tant qu'il était sérieux, il était à peu près supportable.
Mais dès qu'il commençait à émettre des demandes idiotes -comme cette histoire de framboises- elle levait les yeux au ciel d'un air exaspéré.
Il avait parfois l'air d'un véritable enfant.

En revanche, son projet semblait le passionner, et il en devanait passionnant.
Quand il se tourna vers elle, avec cet air gai, le regard illuminé par l'ambition, elle se prit à l'admirer. Du coup, elle s'en voulut cruellement -on n'admire pas un mortel, voyons !- et se détourna légèrement.

- Oui, dit-elle, je sens bien qu'il y a de l'eau, mais elle est profonde. Vous risqueriez d'avoir un puits gigantesque creusé dans le sol, avec cette technique. Enfin... Si c'est là ce que vous désirez, je peux m'en charger.

Pour s'amuser, elle fit pousser un petit framboisier non loin du Prince.
Bientôt, cette plante ne serait plus seule, ici. L'endroit serait bien vert. Ce serait magnifique, assurément !
La dryade avait vraiment hâte de voir le résultat, quoiqu'elle n'avait pas le même air joyeux que son compagnon...

Le prince ne put réprimer un sourire.

- ce serait parfait.

Il jeta un coup d'oeil sur la lande deserte. Avec un air satisfait non dissimulé, il attrapa distraitement une framboise qu'il fourra dasn sa bouche en la laissant reposer sur son palais, soumise au doux remous de sa langue pour mieux en apprécier la saveur.

- Allons-y !!!

Il attrapa son coutelas et entreprit avec un courage naif de creuser untrou avec le plat de la lame.

[Je crois que jamais encore je n'ai été aussi en retard sur un topic ! ^^
Encore désolée...]


Le sourire du Prince, sans qu'elle ne sache pourquoi, lui parut étrange.
Qu'y avait-il de curieux en le fait qu'il soit content de savoir que, bientôt, il y aurait de l'eau et de la verdure ici ? Rien, sans doute, et elle se gronda intérieurement de mal interpréter l'expression du jeune homme. Pourtant, elle se serait attendue à recevoir une autre réponse que "ce serait parfait", lorsqu'elle lui annonça qu'elle allait devoir creuser un trou énorme au beau milieu du paysage.
Les humains sont tellement complexes à comprendre ! Celui-ci l'est peut-être particulièrement... Le voici qui avalait à présent une framboise d'un air satisfait... Non, vraiment, si cela continuait, elle renoncerait à le comprendre !

- Comme vous voudrez...

Hé ! Qu'espérait-il faire, avec sa lame ? C'était d'un ridicule !
Un sourire profondément amusé au coin des lèvres, la dryade n'eut pas à bouger d'un centimètre pour creuser ledit puits. En quelques minutes, Elendhal se trouva au bord d'un véritable précipice. Ah ! Elle lui avait bien dit que l'eau était profonde !
Elle n'avait aucun contrôle sur l'eau, et il fallut attendre encore un moment avant que celle-ci ne jaillisse de la nappe phréatique qui se trouvait loin au dessous d'eux. Bientôt, ils eurent face à eux une sorte de lac immense dont l'eau claire scintillait sous les rayons obliques du soleil. Au milieu du lac, émergeait une coline, petit îlot d'une quinzaine de mètres de diamètre, recouvert d'herbe verts, et en haut duquel trônait un chêne des plus imposant. Son tronc était si large qu'on aurait cru volontiers qu'il s'était trouvé là des siècles durant. Cette petite île de verdure au centre du lac était purement esthétique, mais cela fit sourire la dryade qui, l'espace d'un instant, crut se retrouver chez elle.

D'ailleurs, entre temps, elle avait oeuvré ailleurs, si bien que, lorsqu'il se retourna, le Prince put appercevoir un grand champ de blé, suivit d'un autre, un peu moins vaste où poussait le colza. Un troisième champ resta vide, et elle entendait demander au Prince ce qu'il aimerait y faire pousser.
Partout ailleurs, c'était une étendue impressionnante d'herbe verte et tendre qui, dès qu'elle fut poussée, fut balayée par un vent frais. Derrière eux, au loin, une ligne plus sombre marquait le commencement de la forêt nouvelle. Ce n'était pas une jungle, certes, mais Haydée n'était pas peu fière d'elle.

Elle fit, pour finir pousser une deuxième chêne derrière elle et, se sentant tout à coup épuisée, elle s'y adossa.

- Voilà, dit-elle d'une petite voix, il faudra sans doute ajouter certaines choses. Ce n'est pas tout à fait fini, mais c'est un bon début, à mon avis...

Elle, avait pâli à vue d'oeil, malgré le sourire content qui restait gravé sur son visage. Evidemment, elle n'avait pas pensé que faire pousser des plantes sur tout un territoire aussi austère que l'était celui-ci l'affaiblirait à ce point. A vrai dire, c'était la première fois qu'elle se prêtait à ce genre d'activité...

Le prince était tranquillement entrain de creuser un trou de 10 cm de profondeur et soudain, le sol disparut devant lui. Plus rien... Un gouffre... Et puis... De l'eau !!! Elle arrivait, remontait de trou à une vitesse terrifiante !!! Il recula d'un coup sec en ouvrant des yeux grands de stupeur...

- Et ben ! Je suis doué avec mon petit couteau ! Plaisanta-t-il en se doutant bien que la nymphe était derrière tout ça.

Un lac apparut en moins de quelques minutes devant un prince ébahit qui se demandait comment il arrivait encore à tenir debout devant tant de magie. Des forêts s'élevèrent, des champs s'étendirent, des arbres solitaires se dressèrent en silence. Le prince se contenta de machouiller des framboises et d'attendre que cela s'arrête. A un moment, alors que la nymphe se concentrait, il déposa une framboise dans la terre sombre et humide qui maculait alors le sol sous une herbe fraiche, s'assit face à son fruit enterré et attendit qu'il pousse avec un sourire de gamin qui fait une expérience.

La créature mit fin à cette nativité verte pour cause d'épuisement. Sans vouloir se l'avouer, le prince s'inquiéta un peu. C'est qu'il l'aimait bien quand même... Même si elle lui reprochait son attitude avec les femmes, qu'elle était trop sérieuse et pas assez envolée à son gout et qu'elle pensait d'avantage à la foret qu'à lui qui était censé être le centre du monde. Il la vit s'adosser à un chene et dire qu'il y avait encore du travail mais il ne la laissa pas continuer.
Il l'attrapa dans ses bras, la portit comme uen princesse et l'allongea près de l'eau avant de lui rafraichir le visage d'un linge humide. Il voyait bien qu'elle était pâle et fatiguée.

- Vous sentez vous mieux ? Lui demanda-t-il après lui avoir fait boire un peu et avaler une framboise de force.

Il la fixa avec son regard hautain et tendre à la fois.

Aux premières paroles du Prince, la dryade se surpris elle-même à rire. Le pire fut qu'elle ne s'en voulait pas trop -chassez le naturel, et il revient au galop, n'est-ce pas ? Et pourtant... Elle aurait voulu haïr le Prince, mais il lui semblait que cela lui était impossible. Non, elle n'avait pas oublié ses manières hautaines, ni la façon dont il laissait son peuple souffrir, mais, à le voir réjoui comme cela, c'est avec regret qu'elle songea qu'il était tout de même attachant...
"Quoi ! Un homme... cet homme... attachant ?", disait sa conscience avec mépris.
Raaah ! Que c'était énervant de ne plus savoir quoi penser ! Haydée chassa toutes ces idées de son esprit. De toute manière, elle ne se sentait pas la force de réfléchir à tout cela maintenant...

Et, si elle n'avait pas la force de réfléchir, imaginez ce qu'elle put faire, en voyant approcher le Prince ! Absolument rien, et il la souleva avec une facilité épatante, pour aller la déposer près du nouveau lac. Elle n'eut qu'à étendre le bras pour tremper ses doigts dans l'eau cristaline. Elle pensait que le Prince allait la laisser se reposer cinq minutes en paix, mais elle se détrompa vite, car il la força, pour ainsi dire, à ingurgiter des framboises, et tâcha de s'occuper d'elle un moment.
Elle voulut s'échapper à plusieurs reprises, mais une sorte de lassivité l'engourdissait, et elle dut se résigner à demeurer comme clouée sur l'herbe.

Elle voyait à présent les grands yeux sombres du Prince comme à travers un voile, un peu comme dans les rêves qui apparaissent au paroxisme du sommeil. Il lui demanda si elle se sentait mieux. "Troublée" plus que "mieux" aurait mieux convenu à son état actuel.
Elle acquieça cependant.

- Oui, merci, monsieur.

Elle en vint à se demander pourquoi les gens n'étaient-ils pas ou bons ou mauvais. Ce contraste manichéen serait tout de même plus commode : on apprécierait les premiers, et détesterait les autres sans se poser de questions...
Mais là, face à ce regard mi-supérieur mi-affectueux, elle restait sans voix. Elle aurait voulu prendre à son tour de grands airs et rembarrer Elendhal, mais, d'un autre côté, ne put s'empêcher de lui sourire.
Puis elle détourna la tête, et se remit à réfléchir malgré elle à tout cela. Au bout d'un moment, elle adressa de nouveau la parole au Prince, comme pour lui faire part de ses pensées, sans pour autant pouvoir les traduire parfaitement par des mots.

- Vous êtes tous d'un compliqué... On m'avait dit... Enfin... Vous n'êtes pas exactement comme je le pensais...

Le prince entendit la dryade lui répondre qu'elle allait mieux et il la crut bien qu'elle n'ait pas encore reprit des couleurs. Si elle semblait réfléchir, lui pas du tout ! Il grignotait des framboises à tout vas en la surveillant toujours des yeux. Lorsqu'elle se remit à parler, il l'écouta avec interet tant ses propos étaient spontannés et incertains. Puis il se mit à rire à gorge déployée.

- Oui ! On me le dit souvent... La vérité, c'est que les gens disent de moi que je suis beau, formidable et intelligent alors que je suis splendide, merveilleux, fantastique et que je suis un génie.

Il observa le visage de la dryade qui marquait la stupeur malgré son état.

- Bon... Admettons que vous n'ayez pas entendu cette version là... On vous a dit que... Je suis un bon souverain, un fin stratège ? Alors que je suis une légende à moi tout seule et l'exemple militaire de toutes les générations vivant en terre de djaam ? Non... Apparament ce n'est pas ça non plus...

Il se prit d'une grande reflexion à s'en faire exploser un ou deux neurones. ( Mine de rien c'est grave !!! Il en à 10 à tout casser XD )

- Ok... On vous a dit que j'étais un imbécile courroné ? Déclara-t-il dans un soupir, prêt à demander les noms et à les noter avec une plume sur un calepin de parchemin.

Alors là ! Ce fut à la dryade de rire, et elle en oublia presque son état de fatigue lamentable...
Ce n'est pas possible d'être si... si... Aveugle ? Inconscient ? Elle ne savait pas trop, mais c'était drôle tout en étant effrayant.

A sa deuxième réflexion, elle cessa de rire, et ouvrit de grands yeux surpris. Alors il ne voyait toujours pas ce qu'on lui reprochait ? Il ne s'en rendait pas compte ? C'était vraiment de plus en plus épatant.
Son soupire presque résigné lui fit penser qu'il ne l'était pas tant que cela, et c'est pour cette raison qu'elle ne répondit pas par l'affirmative à sa dernière question. Et puis, après tout, on ne lui avait pas dit que c'était un imbécile, mais on le lui avait plutôt dépeint comme quelqu'un d'effroyablement cruel et d'abominablement despotique... Rien que ça !

- Non, ce n'est pas cela... En quoi croiriez-vous que l'on vous prend pour un "imbécile courronné" ? Qu'est-ce qui vous fait penser cela ?

Peut-être espérait-elle éveiller sa conscience en le faisant parler ainsi. Ce serait bien qu'il trouve de lui-même ses erreurs -même si elle n'y comptait pas trop...
Puis, inclinant légèrement la tête sur le côté, elle parut l'observer avec attention, avant de murmurer :

- Vous êtes sans doute l'être humain le plus ambiguë que j'ai rencontré.

Cela sonnait presque comme un compliment, dans la bouche de la dryade.
En réalité, ce n'en était pas tout à fait un : c'était plus une constatation, comme adressée à elle-même.
A vrai dire, elle trouvait l'étude de son caractère de plus en plus intéressante.

Elendhal ouvrit des yeux rond et faillit faire un bond de trois mètres lorsqu'il entendit la première question de la dryade. QUOI ???? Elle osait ! Elle OSAAAAIIIIIt !!! C'en fut trop ! Il s'exclama soudain en sautant sur ses deux jambes, le visage rosit de fureur :

- Je ne pense pas une seconde que je suis un imbécile courronné !!! Ce sont des balivernes !!! Des imbécilités !!!! Les peuples exilés de Rhéor n'étaient rien !!!! Des nomades !!! Des exilés !!! Des sauvages !!! Je leur ai tout donné ! Sans moi, ils ne seraient rien !!!! J'ai voulu faire d'eux un peuple plus puisant que jamais !!!! Et je l'ai fais !!!! Sur tout les plans, la mortalité a baissé et la natalité a explosé !!! Les hommes des différents villages ne s'entretuent plus pour la carcasse d'un bison ou je ne sais quoi !!!!!! Ils savent se battrent comme de vrais guerriers à présent ! Ils savent donner leur épée à une cause utile ! ils savent cultiver la terre, préserver les rares forêts de rhéor pour la chasse au lieu de les brûler et de les aracher pour le bois !!! Et l'on oserai dire que je ne suis qu'un imbécile courronné ?????? AH CA NON !!!! C'est une rumeur qui me dit nommé ainsi dans les royaumes sylvestre peuplés d'elfes !!! EUX, QUI SE CROIENT AU DESSUS DE TOUT !!! A MANGER DE LA VERDURE ET PASSER LEUR TEMPS DANS LES GRIMOIRES ET LES PARCHEMINS !!! A SE DIRE BONS ET SUPERIEURS !!!!! EST-CE QU'IL Y EN A UN SEUL QUE JE SACHE, QUI A PRIT LA PEINE DE REGARDER VERS L'OUEST ET DE SE RENDRE COMPTE QUE LES GENS Y MOURRAIENT EN MASSE ?????? NON !!!! ALORS ILS PEUVENT SE GARDER LEUR COMMENTAIRES DESOBLIGEANT D'OREILLES POINTUES !!!!!!

Lorsqu'il n'eut plus de voix, il se laissa retomber au sol, bu un peu d'eau dans le cruex de sa main, avala encore quelques framboises avec délice puis s'allongea tranquillement. Sa respiration se calma et il déclara :

- Un peu ambigue... certes...

Quelques secondes après s'être égosillé, il commença à fredonner une petite chanson, un sourire épanouit tracé sur les lèvres.

Ahah... Ce n'était pas tout à fait la réaction à laquelle ele s'était attendue, mais c'était une réaction tout de même...
Elle ne put cependant savoir ce qui était vrai dans son discours : il se posait en véritable héros, sauveur du peuple, ce qui lui paraissait, à vrai dire, très exagéré. Mais, d'un autre côté, exilée volontairement dans sa forêt natale, elle ne savait rien de ce qu'il s'était passé avant tout cela. Le peuple était-il ingrat ?
Hé ! N'avait-elle pas vu de ses propre yeux ce village obscur, la veille ? Après cela, pouvait-elle croire ce que racontait le Prince ?

Indécise, elle attendit qu'il se soit calmé avant d'entreprendre la moindre réflexion orale.
Un Prince n'avait-il pas quelqu'un pour le conseiller ? Une sorte de ministre, un chef des armées, n'importe qui qui serait capable de lui dire ce qui n'allait pas dans sa manière de gouverner... Peut-être était-il censé en avoir, mais, sans doute, tout le monde le craignait trop pour oser le contre-dire. La dryade prit alors conscience de la signification exacte du mot "tyranie".

"- - Un peu ambigue... certes..."

Les dernière paroles d'Elendhal la tirèrent de ses songes. Elle posa de nouveau son regard émeraude sur lui. Il mangeait des framboises en chantonnant, comme s'il ne s'était pas mis à hurler un instant plus tôt. Ces sautes d'humeur commençaient à agacer Haydée, qui fronça les sourcils, tout en se redressant sur ses avant-bras.

- Si tout est aussi merveilleux que vous le dites, pourquoi ces rumeurs circulent-elles ? On dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu, n'est-ce pas ? Vous êtes-vous ne serait-ce qu'une seule fois remis en question ? Vous gouverneriez donc un peuple d'imbéciles insatisfaits qui ne comprennent rien à votre grandeur ? Si seulement vous n'étiez pas aussi vaniteux, si égoïste ! Vous auriez tout pour être le meilleur des hommes ! Mais vous ne voyez rien... Et ce village que nous avons traversé hier ? Diriez-vous aussi que ses habitants sont heureux. Oseriez-vous l'affirmer ? J'essaie de vous comprendre, de vous trouver des circonstances atténuantes... J'essaie de vous croire, mais je pense à présent que vous êtes un enfant capricieux qui a trop l'habitude d'être le centre du monde !

La première chose qu'elle ressentit après avoir dit tout cela fut de la satisfaction. Elle se sentait comme libérée d'un poids qui pesait lourd sur sa conscience.
Elle n'avait pas crié comme l'avait fait le Prince précédemment, mais cela n'aurait pas mieux illustré sa colère. Dans ses yeux brillait une petite flamme appelée "fureur", qui, tournée vers Elendhal, semblait l'accuser bien plus que les paroles de la nymphe ne l'avaient fait.

Après, sa colère retomba comme un linge humide sur des cendres tièdes, et elle redevint un instant parfaitement calme.
Ce calme, justement, lui permis de refaire mentalement son discours au Prince, et de se rendre compte que, par malheur, il était sans doute un peu trop effronté.
Elle se mordit la lèvre inférieure mais c'était trop tard : les mots étaient parti depuis longtemps, et avaient claqué dans l'air un peu trop fort avant de parvenir au Prince...

Il aurait voulut lui bondire dessus, l'étrangler, la frapper, la gifler, la dévisager, la violer, la scarifier, la battre, la démembrer, la dépecer, l'écorcher, l'étriper, l'aveugler, la poignarder, la ravager, la dévorer (Oo), la détruire, la briser, la réduire à néant, la... enfin bref. Mais il se contenta de la fixer intensément et de pincer la bouche. La férocité de sa colère se percevait dans sa respiration de plus en plus puissante et dans ses poings qui se serraient avec force. Est-ce que par le plus malheureux hasard, elle avait réellement dit ça ?

Si n'importe qui d'autre avait osé dire cela au prince, il se serait suicidé avant même d'avoir vu la réaction du prince, sachant bien que c'était la solution la moins douloureuse. Mais elle, ne savait rien, absuloment rien des légendaires furies auxquelles le prince se vouait lorsqu'un avait la malheur de venir l'insulter sous son nez. Le dernier s'était retrouvé dépecé et accroché par les mains aux longs murs d'enceinte de la forteresse, à la mercie des corbeaux et des autres oiseaux charognards affamés. Le prince avait vu sa vengeance savourée par petites bectée, constatant par sa fenetre les dégats tout les matins, sentant la bonne odeur de la chaire qui pourrit, entendant avec déléctation non dissimulée les gémissement d'un être abandonné à une longue agonie.

La réaction du prince même, en aurait fait flancher plus d'un. Lorsque la colère de l'homme princier dépassait le stade physique, il fallait toujours s'attendre au pire. Il était très intelligent mais son cerveau avait une large préférence à exercer ce génie dans l'art de trouver des sentences et des chatiments. Celles-ci s'achevaient plus que rarement par la survie du désigné coupable qui trouvait des souffrances inimaginables avant de mourire à petit feu dans la pire des douleurs possible.
La dryade avait lancé des paroles qui claquèrent aux oreilles du prince comme un fouet. ( QUI A OSE FOUETTER LES OREILLES DE SA MAJESTE !!!!!! XD ) Il toisa l'arrogante créature de son regard le plus hautain. Ce fut avec une lenteur de félin qui chasse qu'il se releva et qu'il lui fit face.

Inutile. Il était inutile de lui dire que les rumeurs étaient l'oeuvres des elfes voyant d'un mauvais oeil sa présence à leurs trônes, des habitant des royaumes fées et d'andar qui se rallient à Arhanel... Inutile... Elle ne savait rien de cela... Elle ignorait tout...
Il sentis une amertume gagner l'interieur de sa bouche et enflammer sa gorge. Les malheurs des peuples de Rhéor n'étaient que dûs à leur soudaine sédentarisation et la pauvreté des terres... Mais une fois de plus, il ne servait à rien de lui dire. L'innocente et naive créature des forets ne comprendrait rien à ses explication scientifiques...

Vaniteux ? Egoïste ? Il ne souhaitait guère se risquer à démontrer le contraire. Le prince connaissait ses défauts. Ses caprices, ses ordres irrationnel, son impitié... Il était prêt à l'admettre. Mais dire de lui qu'il abandonnait son peuple c'était une infamie et une baliverne... Mais il n'avait point à s'expliquer avec cette femelle insolente !!! Il était ici par sa volonté ! Et rien d'autre !!!

Il la dévisagea avec le plus grand mépris.

- Et bien... Je suppose que je suis le pire des hommes, un barbare sans pitié pour son peule qui souffre de la faim, destruisant tout et ne cherchant qu'à combler ses ambitions... Et je ne vois pas, dans ce cas, pourquoi je perds mon temps ici...

Le prince Elendahl armé de sa superbe invincible, se mit en selle sur son étalon et aluma une torche qu'il jetta dans les champs de blés. Les épis brillant se dorèrent de flammes et le feu se répandit à uen vitesse infernalle, entourant le prince de deux longs brasiers ardents, comme des flammes soumisent, s'arrètant sur le chemin de sa monture royale qui dressait fièrement la tête, avec toute la noblesse et l'altier d'un créature de sa condition.

- Inutile de gâcher ces ressources pour des vies humaines... Le peuple d'un tyran comme moi n'en a pas besoin.

Sa monture s'enfonça dans l'allées bordée de flammes alors qu'un gros nuage de fumée noircissait le ciel et empoissonnait l'air.

Elle se demanda un instant pourquoi il ne lui faisait pas subir toutes ces tortures, et j'avoue qu'elle en fut assez soulagée. Pendant un long moment, il ne parla pas, se contentant de la toiser, le regard empli d'un mépris si grand que cela fit presque l'effet d'une gifle à la dryade. C'est pour cela, sans doute, que jamais personne n'avait dû oser se mettre en travers du chemin du Prince. Il faudrait être fou ou inconscient pour lui dire en face ce que l'on pensait de lui (sauf, bien sûr, si l'on était éperduement amoureux de lui, le trouvant sublime, génial, et grandiose en tout points...).

Elle, elle était inconsciente. Naïve, peut-être, ne pouvant pas vraiment imaginer ce dont il était capable. L'air de rien, elle n'avait jusqu'alors vu de lui que le meilleur côté.
Non, elle n'aurait pu comprendre les réflexions d'Elendhal au sujet de sa manière de gouverner. A vivre coupée du monde, à n'avoir que soi à diriger, les histoires de "guerre des clan" lui passaient trois kilomètres au dessus. Tout ce qu'elle voyait, tout ce qu'elle comprenait, c'est qu'il y avait non loin des personnes qui souffraient injustement.

Elle vit le Prince allumer une torche, et... l'envoyer dans le champ !
Haydée crut mourir en voyant le désastre qui était entrain de se produire.
Les flammes rougeoyantes se répandirent à un vitesse incroyable dans tout le champ, et gagna en un éclair le suivant.
Il parla, mais ce qu'il dit n'avait aucune importance pour la dryade, si bien qu'elle ne jugea pas utile d'écouter. Ce n'est que lorsqu'elle entendit les bruits des sabots du cheval marteler le sol qu'elle sembla reprendre conscience.

La fumée lui piquait les yeux et la prenait à la gorge. L'air allait bientôt devenir irrespirable.
En un instant, elle fit disparaître le champ brûlé, et le suivant, et celui d'après, ainsi que toute l'herbe environnante. Le feu fut obligé de s'éteindre, mais le Prince galopait toujours.
Elle attrappa la bride du deuxième cheval, se mis en selle, et partit à son tour à toute vitesse, jusqu'à rattrapper Elendhal. Là, elle fit pousser devant lui comme un mur d'arbres, le forçant à se stopper.

- Alors vous partez ? Vous détruisez et vous fuiyez... Ah ! Quel héroïsme...

Se taire aurait sans doute été la meilleure solution pour elle, mais elle n'en avait plus l'envie.

- C'est plus dure de changer les opinions que de réduire toute une population au silence, n'est-ce pas ? Il vous est plus difficile de changer, d'ailleurs, que de changer un pays entier...

Le prince, voyant un mur de verdure se dresser devant lui, fut bien obligé de stopper sa monture en plein galop. Elle arrivait chevauchant la jument mise à sa disposition et lui lança encore des répliques cinglantes...

- J'étais venu pour les aider, vous comprennez ???!!! J'étais venu pour faire de cette terre l'avenir des miens, de tpoutes ces personnes qui souffrent... Et vous avez tout... Tout gâché !

Mais comment pouvait-elle encore s'opposer à lui ? Ne lui avait-elle pas fait suffisament d'affronts ???
Il fit faire volte face à sa monture pour pouvoir dévisager l'arrogante. Pouvait-il lui passer cela ? Elle le poursuivait comme un remords d'être que ce qu'il était et non ce qu'on voudrait qu'il soit.

Oui ! Ce discours ! "Cesse d'être capricieux ! Laisse les filles tranquilles ! Ne tue pas sans raison ! Sois sage et bon !!!" C'était ces choses qu'il avait toujours entendu dans la bouche de son père ! Rie que ça ! Toujours et toujours ! Pas un encouragement, RIEN ! Du silence ! De l'indifférence, OUI !!! Et de l'absence ! Pas de mots tendres... Le silence, encore... Et si... Et si lui, le prince, ne voulait pas être raisonnable ! Ne voulais pas être comme tout le monde, ne voulait pas être comme son frère... Cela faisait de lui un tyran ? Les hommes et les créatures vivantes ne voyaient vraiment que le mal... Faites une bonne action, c'est normal ! Tout leur est dû selon eux, à ce vautours ! Mais faites des erreures, soyez différents, et vous serez un monstre...

- Je...

Il aurait voulu lui dire quelque chose mais... L'image du visage de son père se grava dans son esprit et il eut l'impression de se trouver en face de lui lorsqu'il regarda la dryade.

- Je ne veux pas être mon frère. Je ne veux pas ce que tu voudrais que je sois... Si ton amour ne tiens qu'à cela, père, j'y renonce... Déclara-t-il en parlant à son ailleul décédé.

Un larme brûlante de rage et de desespoir balafra sa joue. Ses mains s'aggripèrent plus fermement à ses mains... Il brulait d'une rage qu'il ne pourrait plus longtemps contenir. Si le brasier qui dévorait les champs s'était éteind, celui qui consumait son coeur n'était que plus terrible encore... Le prince était plus qu'un homme. Il était un guerrier, un être royal, un souverain puissant de lame et de caractère... On ne pouvait l'affronter comme elle venait de le faire sans finir par payer de quelques manières que ce soit.

C'est en tout cela qu'il se trompait sur Haydée. Elle était très exactement le genre de personne capable de voir ce qu'il y a de bon en chacun, et ne croyait pas qu'Elendhal était aussi profondément dénué de sens de l'humanité qu'il y paraissait d'abord. A plusieurs reprises, elle avait cru appercevoir un côté gentil en lui, comme toute à l'heure, par exemple, où, au lieu de la regarder se fatiguer, il avait essayé de faire en sorte qu'elle se sente mieux. Il l'avait prise dans ses bras alors qu'il aurait très bien pu la laisser par terre sans lui adresser le moindre regard. Bref, elle pensait vraiment qu'il était quelqu'un de... N'allons peut-être pas dire quelqu'un de charitable, mais, au moins, quelqu'un qui a du coeur, malgré tout ce que l'on peut dire sur son compte.

Son but, ainsi, n'était pas du tout celui de s'opposer à lui.
Elle s'y prenait sans doute mal pour lui montrer qu'un peu de modestie de sa part serait la bienvenue, mais, après tout, elle aussi avait des choses à apprendre, n'est-ce pas ? Surtout du point de vue social, à vrai dire, car, pendant trop longtemps, ses seuls interlocuteurs avaient été les arbres de la forêt, ou, aux mieux, les hamadryades (et ce n'était pas super non plus car, contrairement à ce que l'on pense, elle ne sont pas toutes des anges de douceur et de légèreté : être cloîtrées à vie dans leurs chênes finit par les aigrir ! ^^).
Bref, elle s'en voulut beaucoup d'avoir été si peu délicate, et particulièrement lorsqu'elle vit l'état du Prince.

- Non, je ne savais pas... J'imaginais que votre unique but était de faire des profits que pour vous-même... Je vous ai... mal jugé, peut-être ? Ou, plutôt, je vous ai vu à travers les rumeurs dont on m'a fait part à votre sujet sans chercher à savoir ce que vous êtes vraiment... Je suis désolée.

Tout gâché, avait-il dit.
Elle n'osa plus le regarder, après cela, et se sentit franchement accablée, et en colère contre elle-même, cette fois.
Fort heureusement, elle savait que, ce qu'elle avait défait, elle pouvait le refaire, et les champs pousseraient de nouveau ici sans l'ombre d'un problème.

Néanmoins, à la suite du discours du Prince, elle se demanda si elle n'avait pas brisé autre chose, d'autrement plus grave que le commencement de la pousse d'un champ.
Ce n'était pas à elle qu'il s'adressait, à présent, mais à son père ! Etait-il entrain de délirer ? Elle releva la tête vers lui, scrutant un instant son visage, et vit avec effroi une larme tracer un sillon humide sur sa joue. Comme elle s'en voulut d'être la cause de cela ! Elle n'osa plus rien dire, et regarda ailleurs. Sa vue cependant se troubla bientôt, et il lui fallut un moment pour réaliser que c'était du aux larmes qui venaient de monter à ses yeux. Aussi loin qu'elle pouvait remonter dans sa mémoire, elle ne se rappelait pas avoir un jour vraiment pleuré. Imaginez donc le désespoir que ce fut pour elle de songer que l'une des premières larmes qui glissa au bout de ses cils était due au remord qu'elle avait d'avoir fait souffrir un homme...

Le prince passa sa main sur son visage. Il avait chaud et pourtant il était gelé. Sa colère et sa haine soudaine était telle qu'il ne sentait même plus les tourbillons de larmes et de tristesse qui bouillonnaient en lui. Il n'en avait versé qu'une. Une unique. Celle qu'il n'avait pas retenue malgré ses efforts. Toute sa hargne avait été nourrie par les reproches de la dryade ! Il fallait qu'il reprenne ses epsrits. Son père n'avait plus rien à voir là dedans. Son père était mort. Décédé... Laissant derrière lui un trône qu'Elendhal désirait pas dessus tout.
Il n'y avait qu'elle face à lui.

Elle était toujours perchée sur sa jument, mais semblait avoir perdu toute volonté de s'opposer au prince. Lorsqu'il en prit conscience, il ne s'étonna guère. Il était homme à imposer un terrible respect lorsqu'il se mettait en colère. Et à la regarder, il se souvenait de ses paroles blessantes comme quoi il était.... Un tyran ? Il avait encore ses envies de l'étriper mais il préferait se calmer. Il déclara d'un ton désinvolte en fermant ses yeux pour éviter de lui bonidr dessus et la tuer :

- Inutile d'être désolée. Vous payerez pour vos paroles un prix très élevé. Je n'oublierez rien de vos insolences et chacun de vos propos éveillera en vous un remord si terrible que vous ploierez devant moi, soumise en tout point. Je vous en fait la promesse.

Il garda son air pincé en évitant de penser à la honte qu'il avait d'avoir lancé à cette dryade des derniers mots qu'il avait dit à son père avant que celui ci ne meure. Le prince essuya sa larme solitaire d'un revers de main et descendit de son cheval. Il se résolu à ne plus avoir de pitité pour elle, à ne plus rien lui démontrer comme attentions.

- Faites donc repousser ces champs. Il n'y a pas de temps à perdre. Et je prierais de garde le silence si vous ne souhaitez pas que je vous l'impose à jamais de la lame de mon épée.

Ces menaces étant proférées, il se détourna de son regard et fixa le lointain en prennant son cheval en main.

Elle descendit à son tour de la fière monture, tout en écoutant, cette fois, attentivement les propos du Prince.
Evidemment, ce qu'il dit ne put lui faire plaisir, mais curieusement, elle se sentait moins fautive qu'un instant plus tôt.
Il était entrain de lui promettre qu'elle paierait le prix de ses effronteries. S'il lui avait pardonné, elle s'en serait encore plus voulu de lui avoir fait mal. Mais, en ces conditions, elle n'avait plus à se soucier de lui : ils allaient être quittes. Un léger détail seulement... Soumise en tous points... Il se trompait. Comme elle le lui avait dit plus tôt, il était très difficile de changer les opinions des gens, et, quoiqu'il arrive, elle penserait ce qu'elle voudrait. Qu'importent les tortures, elle se jurait intérieurement d'être toujours libre de ce côté là...

- Comme vous voudrez, fit-elle d'un ton aussi grinçant que sinistre.

Elle eut ensuite l'interdiction de parler et l'obligation de faire repousser les champs.
Elle s'exécuta puis se parra, chose faite, de toute sa dignité pour cacher son état d'épuisement, et y réussi assez bien, son air soudainement hautain lui donnant la prestance d'une impératrice.

Elle finit par poser son regard glacé sur Elendhal, qui, d'ailleurs, ne la regardait pas, et attendit que Sa Grandeur donne d'autres ordres.
Si elle avait des remords ? Non, plus maintenant, mais peut-être en aurait-elle plus tard. A vrai dire, elle ne savait toujours pas comment le Prince comptait lui faire regretter ses paroles -et elle n'essaya pas trop longtemps d'imaginer...
Elle se dit simplement avec une pointe de mélancolie qu'elle risquait de ne pas retrouver sa forêt aussi tôt que prévu...

La dryade se fit, devant une telle réaction, aussi froide et distante que l'était le prince. Cependant, s'inclina devant ses volontés et ne tarda pas à faire repousser les destructions causées par l'incendie. Il ne l'observait pas mais, de là où il se trouvait, tout reprennait vie jusqu'à l'horizon lointain. Il se dit que ce serait une bonne chose pour les peuples de rhéor que cette oasis merveilleuse au mileux de terres hostiles.

* Je ne suis pas un tyran... Je fais des choses mauvaises, il est vrai... Mais je ne suis pas un monstre... Je ne suis pas un bourreau... Elle mentait... *

Il essayait tellement de se convaincre qu'il n'était pas si méchant qu'elle avait cru bon de l'en informer qu'il avait l'impression de se mentir à lui même. Mais il ignora ce sentiment car un roir qui doute ne va pas de l'avant et la moindre faiblesse lui ôterait toutes ses chances de gagner le trône de Djaam. S'il se savait cruel et injuste, il lui fallait se l'avouer et s'assumer. C'était peut-être cela le plus dur ?

Il avait tant tué, et il en avait eu tant de plaisir ! Il avait violé, torturé, détruit, pillé, saccagé sans jamais ressentir de remords ! C'était peut-être cela la cause de toute la crainte qu'il inspirait. Mais d'un autre côté, il avait tiré des peuples entiers de la misère ! Il avait pris sous son aile des créatures dont toutes les bonnes gens de la terre de Djaam avait un mépris discriminant. Ceux qui avaient perdus leurs dignités qui avaient été exclus, eux, les faibles, les imcompris, il leur avait tendu la main ! Il les avait tirés du néant et des ténèbres... Et il avait tant donné d'amour ! Aux femmes, aux siens, à ses amis...

Le prince se rappella les paroles de la dryade... Elle l'avait dit ambigue. Et bien il l'était surement trop pour lui même. Il n'arrivait pas à discerner sa nature aux mileux de ses divers actes et attitudes, s'il était bon ou despotique. Bon et despotique ?

La renaissance d'Orlage s'acheva. Cette terre serait la plus belle des contrée de Rhéor... Les gens y vivraient dans la tranquillité et l'abondance... Et lorsque Elendhal conquierait les royaume de djaam et touts les royaumes libres, il ferait de ce lieu des provinces si resplendissante que seul les plus grands, les rois, les princes, les ducs, les chefs militaires, pourraient y élire domicile et tous louerait la grandeur d'âme du prince de rhéor qui aura tiré son peuple de la misère...

Il se tourna vers la créature et murmura :

- Bien. Ceci est bien. Retournons à Fatarholm-Anor pour que je puisse honnorer mes engagement à votre égard.

Son ton avait été sec et indiscutable. Il remonta à cheval et attendit qu'elle en face de même, qu'importe sa fatigue et qu'importe ses douleurs.

Ce n'était pas bien. C'était merveilleux.
Evidemment, le Prince ne le lui aurait pas dit, même si cela avait été sa pensée. Mais, tout de même... Bien. Juste bien. Toute cette terre arride était devenue on ne peut plus fertile, les arbres s'étaient élevés en forêt, l'eau dormait à présent paisiblement, l'herbe était d'un vert flamboyant... Et c'était bien.

Oui, la population vivrait, désormais. Oui il avait à présent les moyens d'accomplir de grandes choses ici. Oui encore, cela prouvait sans doute qu'il était meilleur qu'il n'y paraissait. Mais qui venait de se fatiguer pour permettre cela ? Certainement pas lui ! A becter des framboises en regardant les choses pousser, il n'avait pas servi à grand chose à la dryade.
Et après, d'un air hautain il osait résumer cela en disant que "c'est bien" ?!

Un claquement de langue fut la seule chose qui parut de l'agacement de la nymphe, qui préférait cette fois ne pas ouvrir la bouche.
Elle le regarda monter à cheval, et l'imita sans mot dire. Lui parla. Sentence irrévoquable qui effraya un peu Haydée, ne sachant toujours pas à quelle sauce elle allait être mangée [ketchup ? Ah bon ! ^^].

Ils partirent donc vers Fatarholm-Anor.
Elle ne réflechissait plus, à présent. Elle se contentait de suivre au galop le cheval du Prince. Peut-être que si elle avait été un peu moins lasse, elle aurait cherché à lui fausser compagnie... Et encore ! Ce n'était même pas sûr, car elle aurait de toute manière eu peu de chances de lui échapper. Elle se demanda un instant ce à quoi songeait Elendhal, derrière son masque hautin de froideur, puis abandonna pour de bon toute réflexion. A quoi bon ? A présent, il était sans doute trop tard...


[Tu ouvres un sujet à Fatarholm ou... pas ??]

(yep je vais le faire )

( J'ai une idée !!!!!!! )

Sur le chemine de Fatarolm Anor, le prince croisa le cortège formé par les paysans de rhéor qui partaient au sanctuaire d'Ephyris pour honorer les dieux. Il fixa la dryade. Allait-il suivre les siens ou pas ? Après tout, il n'avait aucun compte à lui rendre à cette nymphe ou il-ne-savait-quoi ! Il était libre d'aller où il voulait. Etant le prince de Rhéor, il pouvait remettre à sa guise l'honneur de sa promesse en vue de mener son peuple au temple des dieux...

Il stoppa sa monture, échangea quelques mots avec le grand prètre du royaume de Rhéor et se décida. Il se retourna séchèment vers la créature à cheval à coté de lui.

- Je pense accompagner les miens aux temples pour la cérémonie annuelle en l'honneur de la nuit sans étoiles et sans lune. Vous pouvez comme il vous plaira, m'y accompagner ou non. Cela ne requiert guère votre présence. A vous de décider de rendre hommage à nos dieux ou non. Après tout, il se peut que cela ne soit pas les votres... J'irai à Ephyris pour ma part.

Il attendit sa réponse en la toisant de son regard froid et dur.

(Ahah...)



La procession coupa net les deux cavaliers dans leur course. Haydée attendit patiemment que le Prince ait pris une décision. Chose curieuse, il lui laissa le choix de l'accompagner ou non, car lui avait l'intention d'aller au temple.

Elle aurait bien expliqué au Prince qu'elle ne considérait pas nécessaire d'aller à un endroit précis pour honorer les dieux, car on pouvait très bien penser à eux ailleurs que dans un bâtiment soit disant sacré, mais elle n'avait guère envie de perdre son temps à discuter religion avec lui.

La situation n'était-elle pas ironique ? Le Prince allait se rendre au temple soit-disant pour rendre hommage aux dieux alors que, quelques minutes auparavant, il avait promis à la dryade qu'elle allait souffrir... C'en était presque drôle...

Mais l'heure n'était pas à ce genre de réflexions, et elle se dit qu'elle ferait mieux de l'accompagner, même si elle trouvait tout cela stupide.

- Je vais venir avec vous, dit-elle sans grande conviction.

( t'aime pas mon idée ??? :'( )

Elendhal fut surpris de la réponse de la dryade. Comment une créature magique comme elle pouvait malgré l'importance à ses yeux des désirs des dieux renoncer à filer vers sa foret ?

- Vous êtes libre de rejoindre votre forêt si cela vous semble la meilleure perspective. Mais je tiens à honnorer ma promesse, c'est à dire vous confier un bataillon pour défendre votre foret des aggressions d'ennemis. Et je souhaite aussi obtenir réparation des affronts que vous m'avez faits. J'espère, si vous ne venez pas, vous trouver à Fatarolm anor dès que les procession seront achevées. Me suis-je bien fait comprendre ?

Son air n'avait rien du cruel, rien de mauvais. Il avait juste une autorité troublante et un poigne de fer digne d'un grand souverain. Son peuple remarqua bien vite sa présence et tous s'inclinèrent devant leur chef, s'abaissant pour certains jusqu'à terre. Tous l'admiraient avec une point de crainte indéniable. Ses colères et ses crises étaient passés dans la légende !!!

- Cependant je me plierai à votre volonté si vous perséverez dans l'idée de m'accompagner et tâcherai de percevoir votre précence comme un honneur.

Il atendit de savoir ce qu'elle préférait faire.

(Mais si, ne t'inquiète pas... Je suis facile à satisfaire, tu sais ! ^^)


Comment ? En prenant fort sur elle et en se disant que dédaigner les dieux n'était sans doute pas la meilleure idée à avoir... D'autant plus qu'elle était une dryade et que, donc, une part de divinité était en elle...

Les premières paroles du Prince lui arrivèrent avec ce qui lui parut être un retard considérable. C'était sans doute dû à la fatigue. Malgré cela, elles n'eurent pas moins d'impact sur elle. Il avait dit qu'il tenait à honorer sa promesse. Elle ne sut pas bien s'il disait cela parce qu'ils se trouvaient devant son peuple, ou s'il était sérieux. Relevant la tête vers lui, il ne lui fallut qu'un instant pour voir qu'il semblait bien sérieux. La fin de sa réplique était moins agréable, mais peu lui importait, à présent. Le principal, c'est que la forêt serait protégée... Après, ce qui lui arriverait à elle n'importait que très vaguement.
Aussi curieux que cela puisse paraître, un léger sourire apparut sur le visage de la dryade, à partir de cet instant.

- C'est très clair. Et... Merci, pour la forêt.

Elle attendit la fin de sa phrase pour secouer doucement la tête.

- Oui, je vais vous accompagner...

Forte de cette décision, et sincèrement reconnaissante au Prince de ce qu'il avait dit un instant plus tôt, elle vit l'avenir un peu moins sombre qu'auparavant...